Check-raise : l‘objectif du check-raise est de faire grossir le pot. En checkant, vous suggérez la faiblesse de votre main, ce qui incite les adversaires à miser avec leurs mains moyennes ; il suffit ensuite (pour vous), de les relancer avec une grosse mise pour qu’ils comprennent le piège et se couchent…
Check-fold : signifie bien ce qu’il est. Une main faible qui attend un miracle. Lorsqu’il ne vient pas, à la moindre mise en face, on se couche. Cela permet d’espérer et de figurer dans la partie, bien que perdue d’avance !
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Poker et politique. Beaucoup de points communs, de similitudes entre ces deux pseudo-professions. Ces deux passe-temps qui nous remplissent de reconnaissance parfois, d’orgueil trop souvent et d’argent… bien trop peu ! Mais qui satisfont nos « égos » toujours en manque, jamais rassasiés !
Ces élections présidentielles sont, je crois, les plus ubuesques qu’il m’ait été donné de suivre. La diversité des acteurs mais surtout, la cupidité des seconds couteaux qui s’en donnent à cœur joie pour lapider ceux qu’ils ont adoré, ou faire allégeance à leurs implacables ennemis d’hier. Seules les manœuvres et les noirs desseins des chefs de file restent les mêmes.
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Le bluff de Fillon au Trocadéro.
Quand on a un petit tapis, même avec peu de cartes en main, il faut se lancer. Et tant pis si l’on n’atteint pas la table finale. Fillon a joué son va-tout contre son camp, contre les joueurs de sa Room. Comme il arrive parfois à deux joueurs de PokerStars de le faire. C’est de bonne guerre puisqu’au poker, comme dans Koh-Lanta ou aux présidentielles, il n’en restera qu’un. Il a forcé les « gens » de son camp à le suivre, malgré eux. Joli bluff que l’on dénommera « semi-bluff » attendu qu’il avait quand même un petit as en main. Il a voulu être jugé par le peuple ? Soit. Au Trocadéro, ce fut un plébiscite. Pas du tout un référendum, nuance* ! Au second tour, s’il y parvient… comme toujours la mémoire des français sera recouvrée dans l’isoloir. Gageons qu’il perdra tout de même son tapis. Et souvenons-nous que l’élection présidentielle n’est pas un re-e,ntry avec 5 Add-On…
* Le référendum désigne une procédure par laquelle l’ensemble des citoyens d’un territoire donné est appelé à exprimer une position sur une proposition qui leur est faite, concernant une mesure qu’une autre autorité a prise ou envisage de prendre, et dont l’issue varie selon le type de référendum considéré.
Le plébiscite constitue un dérivé du référendum qui consisterait à approuver ou non la politique d’une personne par l’intermédiaire de la question posée, ou de la présence autour d’un homme. Comme seuls viendront les pour, les contre ne peuvent s’exprimer ! CQFD
Le check-fold de Juppé.
Dans le plus pur style de l’UNR, l’UDR, puis le RPR et tous les ramassis gaulliens du XXI ème siècle. Ce-disant, je ne prononce aucun jugement de valeur. Je constate les choses qui me sont données de voir ou lire après coup. Quand je dis « dans le plus pur style de l’UDR » je repense à des faits précis que j’ai vu se dérouler et s’accomplir dans mon ex département (94) et dans d’autres. Le discours de Juppé, ce lundi matin 06 mars, est un véritable check-fold, monté avec toute la rancœur d’un homme qui est un mauvais perdant, doté d’un esprit vengeur envers ceux qui se sont (re)tournés ou plutôt tournés à nouveau vers lui, dans un esprit de sauvegarde de leurs propres valeurs. Et par conséquent, des valeurs que défend aussi le Maire de Bordeaux. Est-ce la Mairie de Bordeaux qui déteint ? J’ai l’impression que Juppé n’aurait pas fait mieux que son prédécesseur, Jacques Chaban-Delmas, avec ses 15% en 1974…
Considérer que cet homme battu lors de la primaire, a attendu, laissé faire, entretenu l’espoir de certains, etc… pour cracher son venin, enfin, et annoncer (en blessant, en humiliant même, ses frères d’armes) qu’il ne serait pas candidat… Donc il se couche finalement ! C’est pire qu’un slow roll. C’est un très mauvais joueur et un joueur très mauvais doublé d’un mauvais perdant ! Exit Monsieur le Baron !
De voir ces 3 tambouilleurs, rois des casseroles que sont MM Sarkosy, Fillon et Juppé, se réunir pour montrer…Mais pour montrer quoi ? Qu’ils sont des chefs étoilés déchus ? Des enrichis permanents de la République Française ? Mais qu’ils dirigent encore le parti, de leur petit bureau du 8ème arrondissement de Paris ! C’est pitoyable. Ils étaient des jeunes loups : ils sont devenus, bien avant l’âge, des « Barons gaulliens ».
Les tells** d’un ex-Président.
Quand cet homme de petite taille se dandine ou remue des épaules pour réajuster sa veste de costume, pourtant taillée sur mesure, c’est en général le signe d’une intense satisfaction. Lorsque cette gestuelle est assortie de grimaces faciales de moins en moins maîtrisées, c’est que l’hallali sur son ennemi désigné est prés, tout prés d’être lancé ! Notamment à l’annonce de cette réunion tripartite, des trois futurs défunts de feue la V ème République. Ce pauvre homme, au demeurant notre ex-Président, et donc avec tout le respect dû à sa fonction, se trémoussait lors de l’annonce de cette réunion, ravi du bon tour qu’il avait joué à ses deux ex-amis, futurs ex-candidats à la Magistrature suprême. Et qu’il allait continuer de leur jouer, au cours de cette réunion à huis clos. Malheureusement.
* * Tell : gestuelle ou indice comportemental, permettant d’affiner notre comportement ou notre jugement, sur les habitudes de jeu d’un adversaire, en live.
Les mauvais camarades.
Les leçons du passé ne portent jamais leurs fruits à maturité. Le cas Chirac, est le seul gaulliste qui a eu le bon sens gaulois (pas gaullien, hein !) de se rapprocher du centre droit en prenant la tête d’une fronde de quelques 43 députés gaullistes et en rejoignant le Président des Républicains Indépendants, Monsieur VGE. Ce bon sens lui est sans doute venu grâce à la paysannerie française, qu’il a toujours fréquentée et chérie, depuis son ministère de l’agriculture jusqu’aux innombrables Foires de Paris ou Salons de l’Agriculture, moments qu’il affectionnait tout particulièrement, en savourant vins, bières et fromages bien de chez nous.
Les Fillon et autres Jupé ont, comme d’habitude et comme ils le font aussi dans les circonscriptions et dans les Mairies de France, rejeté les alliances avec les Centristes, les Républicains divers et les Radicaux de droite. Toujours, depuis l’ère Pompidou, toujours ils ont considéré cette majorité silencieuse, le Marais comme ils disent, indigne de participer à la gestion du pays. Jusqu’à faire passer la gauche, plutôt que de se désister pour eux. (il y a certes des exceptions).
La voie royale de Macron.
Loin d’être aussi borné que les ex gaullistes, Macron a bien compris qu’il existe une voie démocratique majoritaire et silencieuse en France. Il s’y engouffre et les politologues se disent «frappés» par le décalage entre le poids du MoDem dans les sondages et cette absence dans un champ politique, marqué par une «tripartition» entre le PS, les Républicains et le Front national. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que le mal, la cause de ce manque de représentativité est essentiellement due au sectarisme des Républicains, n’ayant d’égal que celui des communistes français. Les 3 représentants Téfal étaient prêts à laisser un nouveau quinquennat au suivant du PS… Sûrement pas à ce qu’un ex socialiste flirte avec un centriste et crée à lui seul une alternance viable, ni socialo-communiste, ni héritée d’un gaullisme qui est tout, sauf l’héritage du Général de Gaulle !
Une voie libérale ?
J’avoue que, déçu par ces hommes passéistes, bornés, obtus, issus des mêmes fabriques à l’ancienne que sont Sciences Po, l’ENA et enfin, l’IGF, j’avoue que ces stéréotypes du passé issus du même moule ont eu mes suffrages, mais qu’ils ne les auront plus. Si des hommes de bonne volonté s’unissent pour (non pas pomper sur les copains), mais prendre dans chaque programme, ce qu’il y a de mieux, hé bien je tente ma chance.
Quant à Marine Le Pen, loin de me faire peur comme les médias voudraient continuer d’effrayer les quelques français indécis, qui avalent encore tout cru ce qu’ils lisent tous les matins au café, son programme économique n’est pas viable. Le Franc, l’Écu, pourquoi pas les Sesterces ?? Mais attention ! Continuer de la stigmatiser comme on le fait serait une grossière erreur et ne ferait qu’accroître ses troupes et ses scores. Et les durcir. Voici la pensée d’un homme libre de ses choix, à la veille d’un scrutin tel qu’il n’en a jamais vu auparavant !
Les François Baroin…
Tant qu’ils ne se libéreront pas du carcan des barons du gaullisme et que ces derniers ne s’émanciperont pas de la tutelle d’un Général, qui fournit complaisamment un alibi, voire une absolution transcendantale (ce, a priori), à toutes les familles politiques depuis 1969, il n’y aura plus de droite classique, jeune et innovante. Marcher sur les cendres froides d’un homme ayant été un recours en son temps, pour incarner un certain changement, en regard de Républiques moribondes, d’un Laval ou d’un modèle dépassé de République Parlementaire (modèle 1875 !), ne sera plus jamais un bon exercice pour accéder à la fonction suprême. VGE, puis Chirac au XXème, ont été des modèles de quadras ayant pris leurs distances avec ce modèle, et leurs responsabilités dans une France, à l’époque, ayant subi 2 chocs pétroliers et ayant entamé sa mutation technologique.
Janluk.
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