Extrait de conversations informelles entre Antoine Lafond et autres joueurs, suite au post de M. Willy Korchia.

* Antoine Lafond. (réponse à Janluk) « J’ai une simple question à vous poser… Est-ce que tous les salariés de France gagnent de l’argent? Si on se base sur vos observations… Non… Ils en brassent aussi pour la plupart. Mais dans le monde du « travail » on appelle ça les fins de mois difficiles. Certains sont imposés, d’autres ne sont pas imposables. Nous brassons toutes et tous de l’argent à notre façon (ce que nous gagnons est souvent de suite ré-investi dans un loyer, dans les impôts, ds les courses, les charges, l’électricité et autres frais), ce qui change, c’est notre manière de l’épargner (et je ne parle même pas des plans, des livrets ou des comptes). Bien sûr que les très bons joueurs de poker gagnent de l’argent (pour ne pas employer le mot interdit qui commence par pro- et qui se finit par -fessionnel).
…Oui, vos chiffres sont justes, mais les joueurs en feront ce qu’ils veulent…
C’est là toute la difficulté pour appréhender la complexité du problème Antoine. Les salariés ont des fins de mois difficiles, les joueurs de poker des fins d’années et de décennies très hard! Ne pas confondre ce qui n’est pas, ce qui devrait être et ce qui jamais ne sera. Vos chiffres à l’appui sont bien recopiés, vous êtes très bien documenté et connaissez votre sujet mais vous confondez les cas d’espèces.
Vous ne pouvez pas amalgamer un employé de banque (1900€ nets/ mois) et, par exemple, un joueur pro-sponsorisé par une team X. Quand je vous dis qu’il arrive au second de « flamber »…c’est une métaphore. Tous les pros-sponsorisés ne flambent pas. En revanche votre exemple tombe à plat. Quand votre « employé de banque » par exemple, et je vous cite, a payé sa traite ou son loyer, a fait ses course etc… il n’a plus d’argent pour flamber.Il a dépensé sa solde et ne peut jouer (dans les 2 sens) qu’avec son découvert!
Alors oui parlons maintenant du pro-sponsorisé flambeur ou pas.
NB. je fais un distingo entre le joueur pro-sponsorisé, les semi-pros et les pros non-sponsorisés.
Notre pro-sponsorisé (vous noterez Antoine, que je ne parle pas de l’Arjel, bras armé de l’Etat, ni de la gestion de bankroll, nous sommes d’accords sur ces points), notre joueur-sponso est dans une situation délicate. Et notre ami commun en ressent tous les effets après Végas… Pourquoi? Parce qu’ils n’ont pas pris la précaution de prendre un RC ou un N° de travailleur indépendant, ou de constituer leur EURL… SUGGESTION. On parle souvent des joueurs de poker comme des sportifs, pourquoi ne pas les apparenter à des ARTISTES? La maison des artistes fonctionne toujours et regroupe des illustrateurs, des pubeurs, des graphistes, des clowns, pourquoi pas des joueurs de poker? C’est un art aussi quelque part, non?
La question est : que doit-il faire aujourd’hui, (qu’auraient t-ils du faire hier n’est plus d’actualité), et que devrait t-il faire demain? Des joueurs vous approchent, m’approchent, approchent les têtes de série en la matière (Ktorza et Korchia)… Dans cet extrait, vous amalgamez trop facilement les cas de figure. Entre un salarié et un joueur. Si vous connaissez si bien que cela le monde du poker, veuillez éclairer notre lanterne, s’il vous plait? Et ne vous appuyez pas sur les chiffres publiés par Poker Handon Mob car ils ne valent rien et vous le savez! Citez moi 10 joueurs pro-sponsorisés gagnants après, ne serait-ce que 5 années d’exercice? Si je pousse à 10 ans, je vous demande de de m’en citer 5 en France? Quant à moi, je peux vous en citer bien plus, mais il ne sont pas sponsorisés, et jouent toujours comme ds les années 80, sans faire de vague. Et ils ne s’immisceront pas dans nos posts…lol. Pour vous répondre au bout, vous faites exprès de ne pas comprendre. Lorsque l’on perçoit 4 billets de 500€ pour faire un mois avec 2 enfants, vous ne brassez rien! Ou alors vous vous moquez d’eux! Les joueurs, cela leur arrive de temps en temps de brasser des tonnes de billets, c’est cela brasser du fric Antoine. Et pourtant, ceux qui n’en brassent pas parviennent à s’en sortir, et ceux qui en brassent 1 fois l’an sont broken. Tous. Ou presque.
Le vrai problème du joueur pro-sponsorisé, est le suivant. Ils vivent en frais généraux, ce qui les arrange en début de carrière, ce qui « HYPER-arrange » les Rooms, et considèrent que leurs gains sont comme de l’argent de poche. Ceux-là vont droit rue du Château des Rentiers.
Seconde manière d’appréhender le joueur-pro-sponsorisé : celui-ci a un RC. La Room lui verse des honoraires sur facture + TVA. 2 méthodes : soit dans les honoraires sont inclus les futurs Buy In de leur programme mensuel, auquel cas, il lui faudra un très bon expert comptable (qui peut être partagé entre plusieurs joueurs), soit la Room verse ses honoraires et engage les joueurs en tournois. C’est là que le jeune pro doit être vigilant : les gains devront être restitués intégralement à la Room (ce qui ne l’arrangera pas…) et suivant les conditions prévues contractuellement, le joueur devra réétablir une facture de commissionnement ou de royalties + TVA à la Room. Et c’est là que prend toute la valeur de cette protection juridique, car si les bénéfices bruts annuels sont de 200 000 euros, par exemple, le « travailleur joueur » commencera ses déductions fiscales…Room ou pas Room, s’il n’a pas d’exclusivité. Engagements, déplacements, cash game (payer par chèque only, désolé) etc… Je vous fais une prédiction : dès que les joueurs se seront pré-protégés via RC ou autre, ils auront le droit ou : de déposer le bilan, ou de se mettre en faillite personnelle, ou en redressement judiciaire. Vous verrez alors qu’aucun texte de Loi ne sortira. « Ils » auront compris avant… (les coyotes).
Antoine Lafond. « Concernant les voitures de luxe achetées sur un coup de tête… Franchement… Dans quel monde vit-on là? Il y a plus de PDG que de joueurs de poker en France qui vont se payer une voiture de luxe sur un coup de tête je peux vous l’affirmer. Et c’est si grave de se payer des vacances à Marbella? C’est si mal connoté? »
– Sympa votre coup de pied en touche. J’apprécie. Bien sûr ce que je voulais dire est autre chose! J’ai dit Marbella? J’aurais pu dire les « white nights » St Trop’ d’Eddy B, bref, les lieux où l’on s’affiche, tout ce qui donne une connotation luxueuse et dream live  au « métier »… Philippe K est tout à fait d’accord sur cette façon erronée de présenter le poker… Quant aux Masé et autres voitures rouges, j’en ai eues, vous aussi sans doute Antoine, mais nous les achetions en Leasing et les entretenions en Frais Généraux… pas sur notre propre argent…
Pour finir, je vous dirai bien que le particulier n’a pas fini de payer…mais ce serait pessimiste.
Mais ce qui est certain, c’est que le vrai pro du poker, la race des « Redford de l’Arnaque », est la seule qui gagne…Et ils ne s’en vantent pas…
Bon courage au Fisc pour les trouver…