* Small World : rappel, c’est ainsi que je surnomme, depuis 5 ans, le monde du poker.

 

 

 

Les Rooms ont érigé en mantra, l’arasement des joueurs de poker. Une première phrase qui parait antinomique. Érection, arasement… D’accord, mais pas tant que cela.  Le fait de mettre tout le small world à niveau permet de créer des stars, des étoiles. Filantes certes, mais stars quand même. Attirant dans leur orbite des dizaines de milliers de nouveaux joueurs de 18 ans. Tous les ans. Les monstres sacrés du poker ne sont plus exhibés qu’avec parcimonie. Comme au Cirque. Ils n’intéressent que 10% d’une niche de clientèle déjà hyper restreinte et captive. Pour les millions de perdants, les sites de betting internationaux tendront à favoriser la proscription de la mémoire du poker. Au profit des autres sports, plus populaires. Une sorte de talibanisation de la mémoire des joueurs est en cours, attaquant le Hall of Frame à coup de pioche et de marteau piqueur !

La vérité est trop cruelle. Les ex-plus grands joueurs de poker sont des marionnettes perdantes. Toutes. Les nouvelles stars (foot ou tennis) ne savent pas jouer ? Pas grave, elles jouent au moins comme nous. Oui, mais elles drainent en revanche, des centaines de milliers de followers, contrairement à nos jeunes soldats français, (partis comme chaque année, la fleur au fusil à Las Vegas), qui ne parviennent même pas à « toucher » 5000 personnes, tous réseaux confondus.Et à obtenir plus de 350 likes.

Si les mini-Rooms veulent tenter de reconquérir le marché français, voire européen, (PMU, Winamax), c’est dès aujourd’hui qu’il leur faudrait façonner leur nouvelle image de marque. Avec un Griezmann**, par exemple, ce jusqu’à la Coupe du Monde. Et des filles ou garçons aussi « talentueux » que leurs actuels joueurs sponsorisés, ne seront plus « montrés » que pour les kermesses dominicales de la Ligue de poker. Un faux métier est mort…

** Griezmann : une exemple parmi tant d’autres.

 

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PM’WAX sort un de ses bébés stars avant de le ré-enfermer

 

 

Des photographes sans talent figent en un clic des poses, des attitudes, des larmes issues des sentiments les plus divers… et toujours ces piles de billets verts, sur des tapis couleur de l’espoir. Mais jamais ils ne saisissent les plus purs sentiments ou les différences de ces femmes et hommes. La détresse, la laideur, la haine, la rage, qui peuvent être, parfois, de toute beauté. Le jeu a déshumanisé l’ensemble des joueurs et des petits acteurs du poker.

 

femme en pl

 

La différence n’est pas honteuse. J’ai toujours recherché le plus beau dans la laideur : car il existe, partout. Même chez ces travestis du poker : y compris chez ces grands malades du betting ou chez ces prostitué(e)s par défaut… Ils sont tous le plus souvent figés, statufiés dans leurs poses Lalique. J’ai souvent tenté de briser la paroi de verre afin de redonner à ces statues pétrifiées, un cœur, de la chair ou des sentiments. Bons ou mauvais ! Pas facile avec la plume.

C’est une mission bien trop difficile. Aujourd’hui, j’y renonce…

 

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