Je m’explique : un turfiste, un vrai, vous savez le genre de mec emmitouflé, casquette sur la tête, avec des grosses jumelles puissantes par -10° et avec le « turf » dans la poche? Bon, ces turfistes pros, sont des bestiaux à part! Ils parlent encore en anciens francs, ils parlent de cotes bizarres style 7/2 (7 pour 2) ou 9/2 etc…et quand partout on vous dit que le cheval x ou y est à 6 contre 1, ils vous disent il est à 7 francs. Ces gens là, lorsqu’ils mettent 1 000 sur un cheval à 2.6/1 gagnant disent ; « j’ai gagné 3600 ». N’importe quel quidam rétorquera que non, il n’a gagné que 2600. Car il faut retirer sa mise du total perçu. C’est en parlant avec P.D.Allaire, en 90 environ (et en dehors de l’hippodrome Paris Vincennes), qu’il m’a expliqué et que j’ai pu constater (effectivement) après, que le joueur-turfiste qui engage une somme d’argent, la considère comme perdue. Donc dans l’exemple précédent il gagne bien ses 3600.

Les MTT, c’est un peu le même schéma ou principe. Vous achetez vos 10 ou 20 k jetons pour xx euros, une fois à table, vous avez perdu la somme, quoiqu’il arrive, alors vous vous battez mais pas (a priori, en priorité), pour de l’argent. Attention, le côté pécuniaire n’échappe à personne. Mais vous vous battez pour monter votre stack, pour prendre un max de coups, dans les buts précis de monter le plus et le mieux possible vers : ITM d’abord et après la TF.

 

Un pic d’adrénaline. Mais lequel?

Rapidement, en temps normal, les systèmes nerveux sont assez équilibrés. Mais il arrive que l’un ou l’autre devienne prépondérant comme lors d’un gros choc, une mauvaise nouvelle etc… La montée d’adrénaline est la conséquence de l’affolement du système nerveux sympathique, qui brise l’équilibre et devient alors dominant. Le système nerveux qui accélère va prendre l’ascendant sur celui qui freine. Résultat visible et immédiat : vos pupilles sont dilatées, le sang se retire de votre visage, votre palpitant s’affole et votre pression artérielle s’emballe. En 2 mots style voiture. Le toubib est alors le garagiste!

 

 

Recherche de sensations fortes.

 

Cash game ou MTT? Rien à voir! C’est comme perdre du fric ou en gagner. Le principe de la sanction et de la récompense!

Endurance, MTT.

Quand je dis que perdre de l’argent n’est pas du tout pareil qu’en gagner, la moitié des lecteurs va se dire que je débloque. L’autre moitié était certaine que déjà, avant, j’étais « grave atteint »  Mais si une seule ou un seul lecteur a mon attention, cela vaut le coup de continuer. Il ne s’agit pas d’un raisonnement genre litote, je ne te hais point = je t’aime. Je vais assener quelques vérités, du moins considérons les comme telles. Des assertions avérées en base ou en guise de point de départ. Ce que tout joueur ou presque recherche, à travers le plaisir de jouer, mettons au poker, c’est in fine de gagner. Mais la gagne revêt plusieurs habits. Partons en MTT, ce qui est plus simple et d’une démonstration plus facile et logique. Bien sûr, vous aurez des sensations. Dès le début du tournoi, dès les premiers jours de cette épreuve d’endurance. Sensation de plaisir, de puissance, de jubilation si vous faites montre de plus de malignité, de technique que le vilain d’en face. Mais pas de quoi se relever la nuit. La routine. Comme on disait en introduction, le fric est déjà consommé, vous avez vos jetons, ça s’arrête ou peut s’arrêter là. Comme on dit, il y a loin de la coupe aux lèvres.

C’est à partir (par exemple) du D3, que cela va être « bandant ». Désolé, je ne prends pas les habitudes des copines et/ou des copains, mais le langage est plus clair ainsi. Comme on le posait dans notre hypothèse de départ, c’est l’endurance, c’est Le Mans. Il faut tenir. Au bout, bien évidemment, il y a du fric, mais il y a aussi un bracelet, les honneurs. Un titre de gloire qui sera imprimé sur le Hendon Mob, lequel vous immortalisera en quelque sorte. Les deux comptent. Ce n’est pas plus grave que cela, parce que vous savez pertinemment que : ou vous allez sortir avant la bulle et vous n’aurez qu’à refaire un chèque pour le bateau MTT suivant (il y en a tous les jours ou presque). Qu’importe, votre buy-in est perdu depuis quelques jours déjà, il est même dépensé depuis longtemps par votre casinotier qui sera demain en RJ (lol). Ou vous allez perfer, et c’est là seulement que le plaisir va monter en puissance. La notion sanction-récompense ne peut s’exercer dans ce schéma, que si votre stack est faiblard et que vous luttez pour la survie. Donc s’il fallait définir le joueur de MTT, je dirais que c’est un épicurien romantique. Ce par opposition bien entendu au jouisseur baroque qu’est le joueur de Cash Game. C’est pour cela que « les tournois, ce n’est pas de l’argent ». C’est une vague hypothèse, un espoir lointain, peut être même un rêve, voire un fantasme?

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Très difficile de réussir l’amalgame entre fric gloire!

Bref de devenir riche ou célèbre. Et les 2!

Et prendre sa dose d’adrénaline!

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Formule 1 – Cash Game


« La panique, vous la ressentez physiquement, à travers une montée d’adrénaline. C’est un neurotransmetteur, une molécule fabriquée par votre système nerveux pour vous informer. Pourquoi provoquer cet état? Mais pour faire face à la situation! Car l’adrénaline va permettre à votre corps de réagir. Le taux d’adrénaline grimpe et les conséquences sont là : votre cœur s’emballe, ses contractions sont de plus en plus fortes et votre pression artérielle augmente. » Et maintenant, c’est le grand frisson. Style l’arnaque, la flambe etc… Là revêt tout le sens des phrases telles : gagner du fric c’est bandant, mais en perdre, c’est le grand frisson! Un pic d’adrénaline énorme, une chute libre autrichienne de 39 000 mètres, La Fureur de Vivre etc…Vous êtes gagnant à tous les coups. Les psy sauront vous dire tout cela mieux que moi, en revanche je pense avoir cerné les phases et les degrés d’amour et de haine de ce jeu. Attention, je ne parle pas du père de famille, qui va jouer pour gagner son « salaire » en profitant de ses connaissances et de son edge sur les « copains » de poker. Le principe de ce jouisseur baroque est défini comme tel. Jouisseur, car le but est clairement défini et avéré. Il ne s’en cache même pas. Il « bande » une demi heure avant la partie. Le priapisme du tapis vert. Chez ces gens là, il y a les malades légers, moyens et les grands malades. Les éjaculateurs précoces ont de la chance et peuvent s’en sortir à moindre coût. Car là, nous parlons de fric, de beaucoup de fric. Car là, il n’y a plus de mesure, on ne parle ni en cents ni en millions! On parle seulement atrocement de jouer au dessus de ses moyens. Et c’est dans ces cas de figure que l’on trouve la notion de sanction-récompense. De risque-punition. C’est dans cet enfer du jeu que la notion de gagner ou perdre de l’argent,

se confond dans un délicieux mais sordide

…camaïeux caléidoscopique.

 

Ou il n’y a pas de risque, il n’y a pas de plaisir. Gagner un énorme pot revêt un pic émotionnel himalayen et une jouissance colossale. N’étant pas un joueur de l’extrême, je ne saurais dire quel peut être la phase (en millième de seconde) qui touche au paroxysme du plaisir? Quand on pose sa paye du mois suivant sur le tapis vert? Quand on entend tomber la dernière carte? Quand elle est révélée gagnante ou perdante? Quand vous brassez autant de billets que peut en contenir une table de jeu? Quand on vous passe votre premier bracelet WPT? Quand la salle en délire vous acclame? Ou quand votre mère vous félicite? Le jouisseur baroque est par définition un peu ubuesque dans sa façon de prendre son plaisir. Mais ce dernier ne se calcule pas aux décibels. Peut-être le paroxysme de ce grand frisson ne trouve t-il son ultime sursaut ou son aboutissement qu’au moment de déposer en banque son chèque de 10 millions d’euros?

VA SAVOIR…

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André Pousse.