J’avais remarqué étant jeune que cette façon triviale de s’exprimer, en parlant de mon pays, de notre pays, était un rien péjoratif. Je croyais par conséquent, que les Séguy, Edmond Maire, Krasucki et autres Marchais ou Waldeck Rochet, ne s’exprimaient ainsi, que parce que ces hommes, représentant l’Internationale Socialiste. Qu’ils étaient de facto une espèce ou un genre à part, apatride et international ! J’étais bien sûr choqué (de par mon éducation) mais rassuré néanmoins de savoir qui étaient et d’où venaient ces specimen mettant mon pays plus bas que terre !

 

1. « Dans c’pays… »

 

La veste style « dress code » révolutionnaire international !

     

.

      A l’époque, lorsque le PC était à la solde de l’Union Soviétique (ce qui a depuis été confirmé, avoué, etc…), il n’était pas choquant d’entendre ce genre de propos. Les politiques de tous horizons, qui mettaient leurs opinions internationalistes avant leur propre pays, employaient tous ce langage. Ils disaient à tous propos, en évoquant la France : « Dans ce pays, il faudrait ceci ou cela ». « Dans ce pays, rien ne bouge, c’est pourquoi je propose etc… »

      Mais aujourd’hui, quand j’entends les nouveaux tribuns à la mie de pain employer le même langage, cela fait peur. Les uns se rangent sous la bannière de micro-pays comme le Venezuela. Vous aurez reconnu mon homonyme Jean-Luc, lequel a un siècle de retard et l’esprit confus en prônant (avec l’air de ne pas y toucher), l’Internationale mise en place il y a 110 ans, par une troïka plus ou moins exilée : Trotsky, Zinoviev et Lénine. Quand j’entends les autres… tous les autres mis à part les quelques femmes et hommes qui défendront toujours la Nation Française, leur pays avant toute chose, j’ai peur. Car enfin, lorsque l’on parle de la France, on doit s’exprimer de la manière suivante en citant son propre pays : « Dans mon ou dans notre pays, je suggère ceci ou cela… ». Je suis mal à l’aise quand on dénomme les choses les plus précieuses, les plus sacrées, de manière péjorative.

      Il n’est pas un jour qui passe sans que j’entende : « Dans c’pays ». Mais « bordel », ai-je envie de leur crier, c’est de votre pays dont vous parlez de façon si impersonnelle ! Je comprends mieux désormais cette mainmise par les communautés étrangères sur nos valeurs les plus sacrées, sur nos quartiers, nos départements, nos régions… et enfin sur notre pays ! Du coup, nos jeunes ont peur et honte de revendiquer leur appartenance à un peuple, à une communauté qui baisse les bras. Aux Etats Unis, en Angleterre, dans les pays anglo-saxons, chacun s’enorgueillit de planter son drapeau devant chez soi. En France, on dirait qu’on a honte. Dieu merci, les Bretons et les Corses (entre autres) revendiquent leur appartenance à leur Région.

 

Jardin d’un blogueur Breton

     

C’est un peu comme ces pauvres gosses qui parlent de leur maman ou de leur papa en les « rabaissant » au rang de daron ou daronne… Ou en les citant ils disent « elle » ou « lui ». Et sans majuscule, bien sûr ! Bref, tout cela participe à la banalisation des choses les plus sacrées… Quel dommage !

 

2. Un panurgisme* lexical : « Voilà » !

 

Les moutons : certains de Panurge. Trop peu de petits moutons noirs…

 

* Panurgisme : Comportement d’une personne qui imite systématiquement les autres (comme les moutons de Panurge).

      Une expression, un adverbe grotesque que nous prononçons au bureau, à la maison, dans les médias, et qu’il faudrait éradiquer de notre vocabulaire usuel. Voilà. Alors comment et pourquoi s’étonner d’entendre les journalistes puis les hommes politiques, poser leurs questions ou développer leurs réponses  en utilisant, en abusant pour finalement s’en remettre  presque exclusivement à des phrases inachevées ; car 50% des femmes et hommes de médias achèvent leurs phrases par le mot : VOILA ! Comme si l’auditeur allait comprendre ce qu’il voulait dire ? Comme si cela les exemptait d’achever leurs questions, d’achever leurs démonstrations ou réponses ! Prêtez-y attention désormais. Les femmes et les hommes de médias utilisent presque tous cet adverbe à l’envi : « voilà » comme un mot passe-partout, comme un évitement voire un gain de temps dans l’explication qu’ils devraient normalement démontrer à force d’arguments bâtis, construits et raisonnés ! Peut-être aussi un comportement de défense mis en place pour ne pas se trouver confronté avec une situation redoutée, notamment face à un journaliste pernicieux. 

 

J’avais tellement envie de dire que dans c’pays,

les gens qui font des discours

en disant voilà

à tout bout de champ m’emmerdent !

Voilà ! C’est dit et j’me sens mieux !