Vegas, c’est tout droit ! Facile à dire. Facile à faire aussi. Un billet aller + un billet open pour le retour et c’est réglé. Mais c’est pas bon. Je vais reprendre une ITW que j’avais donnée à Janluk il y a 2 ou 3 ans. C’est toujours valable aujourd’hui. Le juste prix est une conséquence que j’ai tirée de mes nombreux déplacements sur les 5 continents. La somme de toutes mes expériences. Pour tout, il existe un juste prix. Je vous cite un exemple : je déconseille aux jeunes d’aller à Las Vegas. Pourquoi ? Parce qu’ils y sont attendus comme des lapereaux ou des faisans d’élevage qu’on lâcherait dans un ball trap ! Roger Hairabedian.

 

Ce qu’il ne faut pas faire.
Ils traversent l’Atlantique avec un an de salaire dans la poche, c’est à dire 15 ou 20 k€  et ils veulent mordre à pleines dents la bannière étoilée. Je le redis encore une fois, ce sont les américains qui ont inventé ce jeu. On ne va quand même pas le leur réapprendre ! J’en ai vu qui avaient win leur buy-in à 10 K$ et qui quémandaient l’hospitalité dans la chambre d’hôtel d’un compatriote… Rien à manger, à boire. Vous parlez de conditions de travail ! Ils seraient recalés à la Médecine du Travail.
Les embûches.
Ils sont une armée, toute une Armada à les attendre. C’est tout juste s’ils ne les guettent pas à la jumelle, cherchant de loin un pigeon coiffé d’un béret et transportant une baguette sous le bras. Ils pensent vraiment pouvoir passer au travers de tous les pièges tendus par la troupe de joueurs américains qui les attendent ? La part de chance et/ou d’incertitude ajoutée à la variance et à la force morale qui leur fait défaut, en fait mathématiquement des perdants. La partie est inéquitable. Bien sûr, ils sont tout feu tout flamme, ils débordent d’optimisme mais cela n’a rien à voir avec le mental, avec la force morale.
Faisan d’élevage…

 

J’y retournerais si…

AC Cobra 7 L

Oui, je me fixe des conditions : tout d’abord, je devrais être en forme physiquement. A Las Vegas, on marche à l’adrénaline. Vous consommez votre énergie comme un moteur AC Cobra V8 de 7 litres. Je devrais aussi posséder la bankroll nécessaire et la gérer très sérieusement. Un minimum de 75 K$ à 100 k$ est à prévoir pour 3 semaines de travail sur place. Oui, j’ai bien dit « de travail ». Il me faudrait alors comme d’habitude bannir les buy-in budgetivores, chronophages et ressemblant à du Loto. Mettre 10 k$ pour un field de 8000 joueurs ? Non merci. Ou alors en étant passé par les satellites. Et bien sûr, on n’est pas là pour jouer aux bandits manchots, ni pour engraisser les Casinos avec des jeux de divertissement.
Toujours au conditionnel, je choisirais des tournois à taille humaine avec des prizepool confortables. Je resterais dans ma range de confort budgétaire. Dans ma range d’expérience et de maîtrise. Et là j’aurais une petite chance bien réelle de « passer entre les balles ». L’expérience, l’âge et la maturité parleront. Il y a quelques années, j’étais encore un peu juste. J’ai donc continué de travailler et sous des allures parfois désinvoltes, j’ai peaufiné la lecture de mes « confrères ». Jusqu’à lire dans leurs pensées les plus intimes. Il vous suffit de lire mes lignes Hendon depuis ma sortie de l’hôpital. 9 ITM en 3 mois. Certes, je n’ai pas concrétisé par une gagne, mais le travail paie quand même. Presque 45 K€ pour 10 K€ de BI, portant mes gains à 4 941 101 $. On continue, c’est tout droit…

 

Las Vegas : appeau, miroir aux alouettes ou tonneau des Danaïdes ?

 

Protéger les siens et pouvoir rebondir est le « B.A. BA »…
Cela reste facile à dire. Très difficile à faire. Vous devez possédez les réserves mettant à l’abri votre famille et vos projets. Car le monde ne s’arrêtera pas de tourner si vous prenez 5 bad beat de suite et que vous rentrez au pays en charter, une main devant une main derrière. Si vous n’avez pas prévu ce minimum vital, je me permets de vous dire que vous n’avez pas la carrure d’un joueur professionnel (comme ils disent) et que vous n’êtes pas le pater familias que les vôtres sont en droit d’espérer.

Janluk, rédacteur.

 

Tonneau des Danaïdes. Les Danaïdes furent condamnées à remplir sans fin, un tonneau percé.

Comme un puits sans fond, cette métaphore rappelle que les joueurs addicts n’ont de cesse de jouer et perdre leur argent et bien souvent celui d’autrui. Sans fin.

 

PS. Puis-je me permettre de mettre ce lien. Il s’agit d’un monologue improvisé mais très bien construit de Roger, qui parle de ses projets à court terme. Il évoque aussi les problèmes liés à la jeunesse et au manque de préparation de nos joueurs français pour Vegas notamment. Il dénonce également un manque de reconnaissance des rooms on-line. qui profitent de ces jeunes, leur offre des buy-in alléchants, certes, mais qui ne vont pas au bout des choses en les préparant physiquement et mentalement. Roger en profite pour livrer ses dernières parties à Vegas, ses coups du sort, bad beat et autres coups du diable. Il nous raconte à la fin de l’enregistrement, comment il a perçu au Bellagio son dernier Pay-out. C’est très amusant. Le tout avec une grande précision, grâce à sa mémoire phénoménale.

 

La famille. Le pilier majeur de notre société. Nefertiti aime à rappeler Roger en évoquant son épouse, Monique.