Qui signifie « malchance » pour les uns,

« c’est pas d’ma faute » pour les autres,

ou « t’es viré », pour les rooms de poker.

 

 

viré

 

 

La variance peut être une excuse pour les joueurs les plus faibles. Un fait avéré pour les pointures du circuit. Un avantage majeur pour des DRH ou DirCom des rooms de poker. En effet, la variance est un motif suffisant (traduit en termes de résultats), qui évite tous les motifs habituels de « licenciement », voire de rupture de contrat de sponsoring ou encore d’image de marque. Donc les motifs réels et sérieux.

En fait, on peut traduire ce mot de différentes manières. L’interpréter d’autant de sortes. Lui faire dire ce que l’on désire !

Une aubaine pour tous les rhétoriciens, rhéteurs, argumentateurs, phraseurs et discoureurs de poker en tous genres, qui pourront périphraser ou paraphraser à l’envi ! (S’il en reste en 2016, dans le small world). Je me contenterai de manier les adynata, hyperboles au second degré qui ennuient tant le small world.  😉

orateur

 

 .

En théorie des probabilités et en statistique, la variance est une mesure servant à caractériser la dispersion d’une distribution ou d’un échantillon.

C’est un des moments caractéristiques d’une distribution qui peut être interprété comme un moment d’inertie.

 

 

livepoker

 

Quand Livepoker écrit « 40 tournois sans ITM à Marrakech pour tel joueur », il est évident que cela ne s’adresse pas à vous, lecteurs. Cela s’adresse à un joueur (voir ci-dessus, frappé d’inertie) qui a eu la chance ou le talent (peut être même les deux) d’être sponsorisé ou du moins « pris en charge » par un mécène. Considérant un BI moyen de 2500€ pièce pour ce genre de joueur, il faut avoir la BR suffisante pour posséder 40 x 2.5k€ soient 100 k€ à la banque. Et autant en réserve si cette fameuse variance continue de vous jouer des tours ! Les rooms sont devenues très frileuses… Bien qu’elles soient toutes ou presque, compensées et consolidées financièrement et fiscalement par leurs filiales de sports betting ! C’est pourquoi les rotations du turnover s’accélèrent de plus en plus. Elles préfèrent engager des jeunes qui ont déjà perfé, c’est plus facile pour communiquer et leur fabriquer une IMDD, Image de Marque à Durée Déterminée 😉
Autrefois, les sponsors comme PMU puisqu’on en parle, (mais quelques autres aussi, aujourd’hui disparus pour la plupart), gardaient leurs joueurs quelques années. Avec peu de résultats, parfois. Même pas grave. C’était la bonne époque. On a pu voir des joueur(euses) y rester au chaud sans problème. Une petite société ou un cocon familial en quelque sorte. Aujourd’hui, les choses sont plus difficiles pour la nouvelle équipe, très rajeunie. Et se corsent pour les anciens qui ont été débarqués. Ceux qui avaient un job, y retournent. Ceux qui n’en avaient pas migrent parfois à l’étranger et voient leur train de vie courant (donc de poker également), diminuer à l’étiage* de leur propre valeur.

* L’étiage étant le point le plus bas que l’on puisse atteindre.

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Question : quand les robinets seront fermés, quel joueur professionnel sponsorisé en France, pourra demain se targuer de dire :« Après mon contrat d’un an ou de deux ans chez Poker-Dupont ou Durand, je continuerai de faire ma tournée internationale de poker comme avant. » ?

 

Robinet-fuyard

 

Nous connaissons tous la réponse. Si ces joueurs de 20 à 30 ans ne possèdent pas de métier, nous savons leur avenir. S’ils avaient (avant) un métier, je souhaite qu’ils aient le courage et la force mentale de le reprendre. En oubliant très vite les lumières et les paillettes de leur fausse célébrité, notoriété acquise comme leur contrat : à durée déterminée. Grâce à un marketing certes parfaitement maîtrisé, mais impitoyable.

 

Big GPIJe connais une autre réponse : une figure du poker français, c’est d’ailleurs l’une des rares que je connaisse, qui peut se targuer de dire : « Rien ne change depuis 15 ans. Je fais mon chemin bon an mal an ». Roger Hairabedian (et ceci n’est pas un publi-reportage) qui tient le haut du pavé depuis 15 ans. Vous allez me dire qu’il ne joue presque plus, etc… C’est bien pour cela que je considère que ses investissements pour l’image du poker en France et au Maroc, doivent désormais passer après sa vie d’ambassadeur et de joueur professionnel. Là, je viens d’employer le mot »pro », car il n’est soutenu par aucune room et fait les tournois qu’il désire, partout dans le monde.

Je considère personnellement, que la Team Lady a vécu. Elle n’amène pas le retour sur investissement escompté. Ni même la reconnaissance, en simple matière de partages d’articles et d’événements, ce, d’une manière générale, bien sûr ! Bref, ce n’est que mon simple avis, pas un communiqué officiel…

Et quand un joueur mis en avant 100% par Roger remporte à Barcelone un beau tournoi de l’Estrellas, l’ESPT, personne ne s’en fait vraiment l’écho. Alors oui, « seul et bien seul », tel est le qualificatif qui sied le mieux au double bracelet français. Et qu’il gagne ou qu’il perde, on continue de le crucifier par derrière et de l’encenser par devant. Amen !

 

big tete

Le GCM de Marrakech a terminé ses travaux de rénovation et nous allons nous y rendre dès la mi-septembre. Ensuite Deauville pour suivre les dernières idées novatrices de Roger… qui vont faire bouger le small world, je l’espère !

 

gcm w

 

 

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Roger va maintenant nous dire ce qu’il pense lui-même, de la variance.

 

« Tout d’abord, la variance existe dans les deux sens. Sinon on ne comprendrait pas pourquoi des joueurs occupent la scène pendant deux années ou plus, comme Elky ou encore l’allemand Marvin Rettenmaier. Ce dernier a tenu le haut du pavé en 2012 et 2013. Quatre victoires pour chaque année, dont deux bracelets à 2 semaines d’intervalle ».

Ceux qui ne parlent de la variance que pour expliquer leurs passages à vide, n’en parleront jamais pour expliquer leurs succès. Dans ces cas là, (eux et la pseudo presse spécialisée)  en parlent comme des good run, les expliquent par une acuité visuelle donc une lecture de 21 sur 10 ou carrément utilisent le mot « génie ». C’est trop facile. Si on parlait de chance et de malchance à talent égal, ce serait certes moins flatteur, mais bien plus réel !

« Que s’est-il passé pour Marvin ou Lucille Cailly ? Je pense qu’ils ont réinvesti comme moi, en diversifiant leurs activités et en continuant le poker-loisir. Ils n’ont pas ressenti le besoin de rejouer ou de prouver quoique ce soit aux spectateurs. Ludovic Lacay fait aussi partie des talents perdus, qui se sont tournés vers d’autres horizons. Qui peut le leur reprocher ? Pas moi en tous cas ».

« Tout est question de motivation. Il faut avoir comme Bruce Lee la fureur de vaincre, la fureur du dragon. Je manque peut être aujourd’hui de motivation. Et je me suis tourné vers d’autres projets. Pour le moment. Vous l’avez compris comme moi, le poker fonctionne mal et j’entends le révolutionner en France ».

 

bruce lee

 

 

 

 

 

« Encore un mot ? Comment faire pour éviter la variance ? »

« Seul Merlin l’Enchanteur le peut ! Regardez, même Elky le magicien n’y parvient pas. Comment voulez-vous faire ? Néanmoins, vous constaterez que j’ai peu joué, mais que j’ai quand même quelques TF… à Barcelone et San Remo de mémoire ».

 

big rogerr

 

NB –  IMDD, Image de Marque (ou Notoriété) à Durée Déterminée.