Les bruits du poker se sont soudain calmés.

Seul le bruissement discret des feuilles, virevoltant sans vie

me rappelle que le doux tapis sur lequel je marche

en forêt de Compiègne,

était plein de sève et de vie.

Hier encore…

 

 

feuilles automne

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L’actualité prend le pas sur les plaisanteries et les vannes au second degré de notre blog. Que dire qui puisse atténuer la douleur dans l’âme des proches, la douleur dans la chair des victimes, blessées à vie ? Le temps. Seul le temps pourra alléger la douleur aiguë qui nous frappe tous sur le moment. Je repense à cette jeune femme de Marrakech, amie de Roger, qui a vécu une angoisse telle, que du vendredi soir à 22.30, au samedi soir même heure, elle n’a pas vu ni su comment ses 130 k jetons ont disparu de son stack. Les coups se sont succédés à leur rythme. Sima ne les pas vus. Elle n’a pas vu défiler les heures, les pauses. Elle sait aujourd’hui ce qu’est le « spectatorat pur » de Alain Duhamel. Être élevé au dessus de soi et se regarder faire des mouvements, marcher, parler, jouer, en n’étant que spectatrice. Dans un état contemplatif. Mais en aucun cas acteur. Nous en avons parlé, samedi soir encore, avec elle, Bruno et Ronan. Nous avions du mal à être rationnels ou détachés.

 

 

paris 13.11

 

 

Le, ou plutôt les bilans successifs, 50, 100, 180 morts, 200, 300 blessés… Qu’importe ! Le bilan est lourd, beaucoup trop lourd pour nos épaules fragiles. Pour nos têtes soumises à la déferlante de mots et d’infos nous abreuvant de détails, plus sordides les uns que les autres. Je vois, dès vendredi soir, la mine réjouie de joueurs n’ayant pas eu les infos depuis quelques heures. Je vois aussi d’autres personnes, quitter les tables et téléphoner en s’isolant. Dans ces moments-là, je suis comme beaucoup, toujours le premier à tendre la main à n’importe quel être de la race humaine, et je les sens tous perclus de qualités malgré nos différences. Toutes ces qualités apparaissent clairement dans ces moments-là : votre pire ennemi ou adversaire commercial, redevient votre ami, votre ami de la planète terre. Nos différences sont tellement infimes et ridicules en regard de la vie d’un enfant, d’un homme. Tellement minables et dérisoires, par rapport à la monstruosité des actes ayant frappé nos femmes, nos parents, nos enfants. A côté de l’horreur à l’état brut, animée par des bêtes humaines.

 

 

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Je me souviens avoir lu Albert Einstein, écrivant :

 

« Il y a deux choses infinies dans le monde :

l’univers et l’imbécillité humaine.

Quoique… pour l’univers, j’ai un doute ! »

 

 

Tout est dit, pas de bruits de couloirs à Marrakech, les françaises et les français ont eu un comportement et une tenue dignes, face aux événements tragiques. Pas de querelles ou d’incidents à déplorer… Pas la moindre anicroche. Je vais finir par ranger ma souris si tout le monde se tient bien…

 

smile