L’Express a tendance à devenir fou et à dégoiser, déblatérer et régurgiter des âneries, (pires que GQ) sur le poker.

.

JJSS. * ndlr

.

.
Oui, le Lieutenant en Algérie doit se retourner dans sa tombe. Lui qui, à 29 ans, avait fondé l’Express et « attiré à lui, par ses brillantes analyses et synthèses, les plus jeunes cerveaux de sa génération » (Kahn, Cotta, Nay, Ivan Levaï, Imbert…), sûr qu’il doit pester en constatant que Julien Tissot n’attire à lui que des prophètes, des porte-paroles, sensés représenter la pensée divine. Certes, ils représentent leurs « employeurs », l’intelligentsia pokéristique apatride internationale… Pourquoi apatride ? Vous aurez compris que les Républiques bananières et autres Principautés de poche, ne peuvent être considérées comme des patries à part entière.

.

Votre enquête sur une anomalie n’est pas une enquête. Votre accroche et votre article ne sont pas au niveau du media qui les supporte. Voir ci-dessous.

.

jetons

.

express

 

 

 

 

 

 

 

.

Copié collé du titre de Tendances,

DES JETONS ET DES HOMMES.

.

Oui c’est vrai que lorsqu’Elky décroche un titre ou quand Fabrice Soulier fait un superbe résultat il faudrait le relayer… Mais avouons quand même que s’il y avait braquage au casino de Trouville, (avec course poursuite), ce fait divers serait bien plus croustillant que de raconter la TF d’un joueur. Les gens intéressés suivent en direct (câble, Net…). Les autres ne savent pas qui est Fabrice Soulier. Si vous insérez 1/8° de page dans les tous les quotidiens, voire 1/4 de page sur un event poker important. Trois secondes et demi plus tard, 95% des lecteurs seront passés sans la voir et les autres, ceux qui auront capté l’info, ne s’en souviendront pas une heure après. Et je parle d’un gros tournoi. Ne parlons pas d’Evian ou Carnac ! Le poker n’est pas un sport grand public. Il ne le sera jamais ! Si vous désirez vraiment vendre votre produit poker au grand public, commencez par débattre avec des personnes proches du poker mais de tous horizons, quelques joueurs ouverts au débat, parlant français (et non un franglais stéréotypé qui fait très chic, mais qui isole encore plus le poker en caste à part) lesquels vous apporteront  la contradiction et les bases d’une nouvelle communication globale grand public. Les émissions style dans le carré sont très ludiques. Les discours tenus par les unes et les autres sont forts distrayants, mais les invités soliloquent et rabâchent… On les connait tous. Intitulez donc cette émission « Dans la bulle », prenez 2 contradicteurs et que la bulle éclate !

.

L’establishment poker n’avancera pas sans les joueurs. Un exemple ? Quand M. Bouya Nordine apporte des éléments de preuves en janvier 2013 sur ce que l’on sait, tout le monde fait le dos rond, renâcle, nul n’accepte un débat contradictoire avec lui. Aujourd’hui encore, même si depuis le printemps 2013, les communiqués arrivent en catimini, il ne faut pas en parler. Chacun reconnait les faits. Mais dans un silence religieux. Les pseudos figures charismatiques et les leaders d’opinions sont in-capa-bles de relever un défi, une joute oratoire contre lui. Vous vous conduisez, mesdames et messieurs les anciens du poker, comme des Fabius ou Royal qui diabolisaient le père Le Pen. Sauf que Nordine Bouya est loin d’être un bleu marine. Voilà un petit coup de tabac, force 4, pour vous rappeler que le poker restera une caste à part, tant que vous ne mettrez pas cartes sur table. Mais en aucun cas, un sport grand public. De plus, si vous persistez (ce qui est salutaire) à vouloir l’ouvrir au plus grand nombre, ce n’est pas amour désintéressé pour ce jeu (comme M. Ktorza, je le pense), mais pour rafler la mise avec des méthodes plus que douteuses ! Ce n’est pas, en tous cas, la bonne méthode de communication pour « vendre » notre produit phare aux prochaines générations.
 

La France en est encore à Elky et Bruel, et c’est normal. C’est la rançon de la communication passée. Qui a coûté fort cher. Et faire de l’Equipe un des quotidiens du poker… vous rêvez MM Tissot et Laipsker. Il vous faudra d’abord revoir sérieusement vos plans media… et pas à la baisse comme cette année et l’an prochain ! Dernière chose : les copains journalistes, en RP, cela ne va qu’un temps ! Les RP sont aussi un métier à part entière. Nous avons d’ex jeunes joueurs pros sponsos talentueux, imaginatifs, mais les décisionnaires ne les voient pas ! Ouvrez les yeux, ce n’est pas à moi de les citer ! Il y en a quelques uns. Et les idées qu’ils vous donneraient pour presque rien aujourd’hui, vous les leur achèterez très cher demain ! Comme d’hab’ !

.

Quant à son chapitre : « Comment expliquer ce phénomène »… Un grand moment ! Bien que très court. Il défend un point de vue déjà partagé par Alexis Laipsker. Et ils se rejoignent. Cool la vie. Cela me rappelle les « milieux autorisés » de Coluche, où « les mecs tournent en rond dans des cercles en s’autorisant des trucs… » Nous ne reviendrons pas sur l’orthographe du mot media, puisqu’il est aujourd’hui admis que les accents et les S agrémentent ce mot (déjà pluriel) non accentué. En revanche, M. Bruno Brduke** (CR), frère d’armes du général Jacques Pâris de Bollardière, (l’ancien « patron » de JJSS*), ne laissera pas passer la phrase suivante, parmi les 3 ou 4 écrites par Julien Tissot, à seule fin d’étayer son « explication à ce phénomène » ! Je cite :

« … il pense qu’il y a une attente des joueurs qui n’ai pas satisfaite »

Pas grave, tout le monde fait des fautes… Outre le fait que les 3 phrases de M. Tissot ne sont que le préambule à 4 phrases de M. Laipsker, ce chapitre, fort de 10 lignes ne serait jamais passé du temps de L’Express. Julien termine son explication (c’est lui qui précise que c’est une explication) par un : « J’espère que les grands médias vont prendre conscience que ce sujet intéresse le public. » Hum, blogueur à temps partiel, je pense que ce n’est pas avec des articles comme celui-ci (vous en avez écrit de meilleurs sur le poker) que vous convaincrez les grands groupes de votre/notre utilité.

.

pie12

.

Les démonstrations et explications de M. Tissot se terminent par souhaits, prières et espérances. Il en appelle au Tout Puissant. Un rien christique cette conclusion ! Il devrait écrire pour La Croix. Quand on parlait de brio à propos des analyses de JJSS, ou de pertinence concernant le contenu de l’Express, on pourrait s’attendre, compte tenu du lien de parenté entre l’hebdo et le blog Tendances, à moins de phraséologie et de verbiages.

.

M. Tissot termine par une perle : concernant le poker, « il s’agit d’une culture bien ancrée avec un public de passionnés »… Voui voui ! Je ne souhaite pas le contrarier avec ses 2 millions de joueurs au 25 octobre 2013… (pourquoi pas 5 millions ?) On dirait des comptages de manifestants qui défilent : 25000 pour le Ministère, 250000 pour la Centrale Syndicale. Mais « sa culture bien ancrée », donc au minimum séculaire, ne concernait jusqu’à l’an 2000 que quelques dizaines de milliers d’adeptes du poker fermé et quelques milliers de récents amateurs de Texas Holdem. Alors je lui retourne la question, pour ses millions de futurs lecteurs dans les media nationaux : si les journalistes ne sont pas initiés au poker, les millions de futurs lecteurs du Parisien, du Figaro ou du Point (même amateurs de poker) seront-ils aptes à déchiffrer le jargon idiomatique et les anglicismes empruntés au Texas Holdem ? Non. Alors faudra-t-il transformer les jeunes retraités du poker en journalistes ? Il y a du boulot, pour certains, j’entends …

.

encre-imprimante-plume-stylo-300x213

.

Pour en finir avec ce blogueur sympa mais à peine mieux informé que le support GQ, je me pose la question de savoir pourquoi son article (fallacieux dans son ensemble), énonce des chiffres faux et une volonté de créer des postes à des fonctions qui, peut être, auraient eu leur place pendant le rush, la mode, c’est à dire entre 2005 et 2012, mais pas en 2014 et pas avant 2017. Aujourd’hui, soit les « canards print » engagent plusieurs plumes pour satisfaire un lectorat qui se stabilise, ce, en vue de préparer le terrain jusqu’à la reprise. Soit les 3 ou 4 revues fusionnent (lol, quoi !). Car elles n’apportent rien de neuf : ni aux lecteurs, ni les unes aux autres. Le vrai constat, c’est ; une gabegie sur l’ancienne génération, une génération perdue, la suivante à préparer. Pas avec du rêve. Avec professionnalisme. Si gouverner, c’est prévoir, alors communiquer, c’est anticiper les marchés, la demande et les futures réglementations.

.

le-defi-americain-de-jean-jacques-servan-schreiber-884529713_ML


 * NDLR. Ayant eu la chance de rencontrer ou plutôt d’écouter maintes fois JJSS entre 69 et 75, (grâce à Alain Poher et Jacques Duhamel) chez mes parents, à l’Elysée ou au Sénat, je peux avouer la passion que j’avais, jeune homme, pour ce Monsieur. Le Président Poher m’endormait, le ministre Duhamel m’ennuyait, mais je restais car JJSS me fascinait. Un orateur brillant, visionnaire… Les Mauriac et autres ténors de l’establishment UDR le raillaient : « Turlupin, le Kennedillon… ». Je préférais VGE (son camarade de l’X) qui insinuait malicieusement « qu’il avait une case en trop »… PS. Quant à la phrase de M. Laipsker, que je cite : « On aurait tort de croire que c’est l’absence de demande qui se répercute sur le contenu éditorial », elle est tout bonnement géniale. On en parle la semaine prochaine ?