(suite et fin)

 

Le capitaine N’Guyen, escorta l’arme au poing (Un C96, arme dénommée aussi « pistolet chinois ») les deux agents occidentaux (Paul et Doyle). Maï demanda à aider pour surveiller l’exécution des 2 espions, à la Pointe de Blagueurs. Pas question répondit le chinois en français. Puis il rajouta rapidement en chinois, (cf traduction de l’encadré ci-dessous) : en revanche le mot à droite ne peut être traduit poliment !

 

Maï, joli bambou sauvage etc…

Mot trop grossier!

 

 

« Maï, joli bambou sauvage, si tu n’obéis pas aussi vite que le vent qui court le long du Yang tsé kiang, ton visage angélique de jeune révolutionnaire de Guangdong risque de ressembler très vite à celui d’une noble centenaire des provinces les plus reculées de Jiangxi ». Et en bon français bien de chez nous : « Tu obéis ou je te démolis le portrait ».

Une fois débarrassés de la maoïste, ils coururent à travers le quartier des marchés dits « des hirondelles sauvages », vers le port et purent enfin apercevoir le cargo bleu, signifiant pour eux 2 liberté. Pas pour N’Guyen! Il prit congé des 2 hommes rapidement et les laissa embarquer sur le sampan. Le brave homme, Viet selon toute vraisemblance,  les débarqua à la passerelle du cargo, au milieu de l’estuaire et ils embarquèrent. Le sampanier n’était autre que le capitaine BRD. Il ne s’était pas fait reconnaître. Une fois à bord, le capitaine Fournez les accompagna à leur cabine double et les laissa savourer leur liberté recouvrée.

 

Le Donbate, Pavillon neutre, mais équipage breton. Le capitaine Fournez-chipleader, commandait l’ensemble de main de maître.

 

 

Le chapeau chinois était bien dans leur cabine. Il avait été nettoyé sans doute par la Sté FARI, (Fabius Antiquités et Recels Internationaux). Ce serait cela de moins à faire… Doyle ne sortit pas de sa cabine. Il prit ses repas dans sa cabine et passa sont temps à prendre des notes. Il ne voulut jamais dire ce qu’il faisait. Paul SeCondi-raton, fit plus ample connaissance avec le capitaine Fournez. Ils prenaient leurs repas ensemble et buvaient des gorgeons jusqu’à point d’heure. Pas une fois le corse ne put prendre le breton en état d’ébriété. Quant à Paul, le capitaine Fournez profitait du roulis en haute mer pour le rouler en boule jusqu’à sa cabine. Il râlait le lendemain midi (au réveil) et criait en courant après Fournez dans les coursives ; « Je l’aurai un jour, je l’aurai »… Il ne l’a jamais eu!

Bretagne 3 / Corse 0.

Agent Paul Secondi déguisé

C’est dans le « Carré de la soif », que Paul se déguisa en femme lors de la dernière soirée à bord (avant accostage à Brest) et fit rire tout l’équipage, exceptionnellement réuni pour l’occasion (sauf le timonier et le second). Au petit matin, il voulut débarquer ainsi vêtu. Ce n’est qu’après avoir bataillé ferme que Doyle et Fournez le convainquirent de passer l’uniforme qui l’attendait dans sa cabine. Avec sa cravate et son képi blanc. Il s’aperçut aussi qu’il avait pris du galon! 3 chevrons dorés. Sergent-chef Secondi, ça sonnait bien! Héhé, et la solde allait de pair! Béné, béné. On l’appellerait bientôt chef Figatelli au village. Hé hé hé! Arffff

Ils passèrent devant l’Île Longue, sous Recouvrance et les manœuvres d’accostage furent enfin terminées. Ils étaient attendus par une petite délégation, laquelle mit immédiatement le « chinois » en sécurité. Une 403 officielle les amena tous deux à un petit héliport, où un modèle de l’Aéronavale (inconnu des 2 hommes, sans doute un prototype), les amena en 2 heures 21′  à Villacoublay. Là, un Vought F.8 de l’US Air Force prit le relais et les jeta à Marseille en 45 minutes de vol… Paul eut la délicatesse de gerber en dehors de son masque à oxygène! Mais en sortant du chasseur américain, les cuites en haute mer, les à coups en hélico de combat, la puissance du jet eurent raison de sa force de caractère et de ses forces tout court! Il tomba pour de bon dans les pommes, pour le compte. En Aubagne, affolement général! La maman du « héros » était là, avec son fidèle compagnon Titi, berger mâtiné belge et allemand… La brave bête, vraiment! Le général était là, les officiels aussi, pas question de reculer la cérémonie ou le retour du héros en Corse! C’est la maman du sergent chef Secondi qui trouva la solution et la glissa dans le creux de l’oreille du général qui la remercia : « Grazie dona Secundi » « va bè, diu ti guardi » répondit la fière et belle dame de l’île de Beauté. Ce sera donc Titi, le fidèle chien de troupeaux de Paul qui sera l’heureux récipiendaire es-qualité, de la superbe médaille destinée à son maître… Whouaff!

C’est le brave compagnon de Paul, Titi, un bâtard germano-belge, qui a donc été décoré es-qualité, par le Général Rayminet.

 

Un hélico transport de troupes était prévu pour ramener la famille Secundi et Doyle Brunson, qui avait promis de passer quelques jours chez son nouvel ami. Paul fut hissé sur un brancard, toujours dans les vapes. Il fallut une bonne heure au pilote de l’aéro-navale pour trouver une aire d’atterrissage à Fozzano, village de montagne, et autant à Paul pour recouvrer ses belles couleurs de playboy méditerranéen.

Ils sont venus ils sont tous là, les papas, les tontons, les coussins, les cousins, les cousines…

Fozzano, village corse où est né le héros (sergent-chef) Paul Secondi.

 

 

C’est la fête à Fozzano, Paul, le fils prodigue est revenu, avec la plus haute décoration militaire française. Tout le monde est fier, mais seul Paul, ne participe pas à la fête. Il repose son grand corps malade. On aperçoit Mme Secondi, dans la foule. Doyle Brunson est à la buvette.

DSCF5245Au fond, déguisé en campagnero corsica, le Capt BRD. Une fois réunis, dans la soirée, les 2 amis ne parvinrent jamais à le retrouver. BRD était passé maître dans l’art de disparaître. Paul, qui s’était fait beau ainsi que son frère pour la fête, demanda à Doyle de les photographier tous les deux. Une heure et 17 sangrias après, …

doyle-brunson-terrains-basket-aux-tables-poke-L-1-175x130Doyle ancien sportif.

Paul & son frère

 

…ils décidèrent de descendre au premier village doté d’un grand café, pour y jouer aux cartes. Le choix se porta sur Santa Maria Figaniella. Il entrèrent dans le café qui s’appelait « la douce Madone. » Le nom était trompeur, car c’était un repaire de bandits corses. Paul était vêtu de son beau costume, fleur à la boutonnière, (à défaut du ruban qu’il n’avait pas eu le temps d’acheter). Doyle, lui, était habillé sport. Il avait retrouvé son Stenton! L’américain tapa sur le bras de Paul et lui dit : « Look at this gye, Paul ; do you remember this bullshit’s face? » Traduction française approximative : « Regarde ce mec, Paul! Tu te rappelles à Cholon, de cette tronche de gros nez de boeuf merdique? »

Peuchère, dit Paul, c’est la 3° fois qu’on le voit ce kollboët* à la manque! (* ce mot breton signifie : bon à rien. Il lui a été appris par le capitaine au long cours Fournez : voir parties 1 et 2.) Paul prit les devants et lui dit : « Ecoute, vieux, on oublie tout et on fait une partie de poker? » Le voyou regarda ses copains et dit : « Ok Paul, mais au Texas Holdem! » Les 2 copains acquiescèrent de suite. Il se retrouvèrent à 5 autour de la table. Chacun avait sorti 1000 NF, ce qui constituait une très belle somme à l’époque.

 

Alors, mes amis de la France, commença Doyle… Aussitôt, les 3 joueurs faisant face à Paul et Doyle s’écrièrent : « Hola, ici, on est en Corse, pas en France, capiccé? » Paul fit un signe apaisant et ils jouèrent 30 minutes en silence. Les caves des 2 amis étaient rendues à leur étiage. 20 F pour Paul, 42 F pour Doyle. L’américain pris la parole!  » Mes amis de Corse, vous êtes très solides championnes: pouvions Paul and me, faire recavation? » Les 3 lascars rigolaient… « Bien sûr les gars, la chance va tourner... » Brunson dit alors : « Pour aller en grande vitesse, je faire le deal. Vous verrez, je faisais la danse des cartes comme une champion ». Disant cela, il avait pris le paquet de cartes en mains et s’était levé. 1.90 mètre de solide et puissante carcasse de Marine’s américain. En face, les 3 gringalets corses ne mouftaient pas. Paul ricana et dit : « je vois qu’il n’y a pas d’objections les copains du pays, hé? Vous verrez, il fait ça bien »

 

Parfois, on parle de dextérité, pour des gens simplement habiles de leurs mains. Là, il fallait parler d’agilité, de magie, de travail sans filet, une distribution de cartes qui volaient, qui virevoltaient et tombaient toujours devant la main du joueur à qui elles était destinées. Doyle avait bien vite vu que les 3 complices « montaient » les cartes, et il décida de leur donner une leçon gratuite. Non seulement il pouvait donner par exemple 3 K à Paul, mais il parvenait à offrir 3 J à l’adversaire, pour que toujours, il y ait de l’action. Les 3 tricheurs s’entêtaient, et bientôt Paul et Doyle furent à la tête de tout leur capital. 14 780 NF! 2 ans de salaires (à l’époque) pour un corse moyen.

Le silence se fit. Brunson n’avait pas retiré son Stenton, Paul n’avait pas quitté son mal de crâne! Il sentait le moment propice pour s’évanouir à nouveau, téLes 3 voyous hésitaient, mais ils ne pouvaient pas laisser partir les 2 pigeons ainsi! Ils avaient eu de la chance, certes, mais il fallait qu’ils remboursent. A n’importe quel prix. Doyle se grattait le ventre puis le dos, mine de rien, et demanda : « Une autre? Sinon on go! » Le chef, celui qui avait corrigé Paul 2 fois mais avait été assommé ensuite par Doyle, tenta de sorti un petit pistolet Beretta de sa poche intérieure. Je dis bien, « tenta », car le Colt 45 de Brunson était déjà sous le nez du truand. Doyle lui dit : « mon petit baby, ton joujou il crache des postillones mini mini. Mon pétoire égalait 11.43 mm dans ton bidon. Alors? » Dites sérieusement, ce sont des choses qui impressionnent même un corse convaincu de sa supériorité en arme, en force et en nombre. On aurait entendu une mouche voler. Paul n’avait pas vu le pilote du chasseur américain, réarmer Doyle « au cas où »… Une voiture très puissante vint se garer près du trottoir, sans bruit, juste devant le café. Ils jetèrent un rapide coup d’oeil et virent les flancs blancs d’une grosse américaine. V8. Vus les 4 gravures de mode qui en sortirent, Doyle ne put se retenir de dire : « Yeaaaah, comme à Chicago il y a 30 années! Il ont 3 modes en retard tes copains de ta pays! » Les 3 gardes du corps qui entouraient un petit sec à chapeau, le visage déjà recousu en plusieurs endroits, voulurent sortir leurs armes. Le petit capo leva la main. Il dit à Paul : « Paul, mon petit, viens ici parler avec tonton Guiseppé »

 

 

« Alors mon neveu, je vois que tu manies les cartes aussi bien que les armes. Bravo Paul, mais comme tu le sais, je suis le bras droit de don Badbito, et pour lui, chaque transaction doit lui rapporter. Et que tu sois mon neveu n’y change rien. Ces 3 là, que tu as dépouillés, ils vont se plaindre à Don Badbito, et je ne pourrai plus rien pour toi! »

Paul était surpris mais pas tant que cela. Il avait entendu parler des mauvaises fréquentations de son tonton mafiosi. Il lui demanda donc : « Hé, tonton, que me conseilles-tu? On a combien de temps? »

Guiseppé regarda sa montre et lui dit! « Je retiens ces 3 arsouilles au café une heure. Après, je risque moi-même la sanction et tu le sais, Paul, on n’en connait qu’une seule chez nous en Corse! Elle est capitale. » (Il lui fit le signe d’une lame sur la gorge).

Paul2A discuta avec Doyle et ils décidèrent de filer la nuit même de cette île de beauté qui n’en avait que le nom! Ils remontèrent à Fozzano embrasser la Mama de Paul Secondi, qui lui souffla dans le creux de son oreille velue : « Va mon grand, je sais ce dont ils sont capables, mon frère Guiseppé et Don Badbito. Va retrouver ma copine d’enfance, qui a épousé un industriel dans le nord. ils t’accueilleront ».

Doyle s’est envolé vers l’ouest américain, Paul est parti dans le « grand nord », vers la Suisse. Il s’adressa à l’entreprise Beauregard Gesellschaft. Constructions de tables de jeux, billards etc… Siège social à Vaduz, bureaux à Bâle, succursale à Belfort. Le couple Beauregard prit le jeune Paul en affection et l’engagèrent comme commercial. Frau Beauregard, qui était une demoiselle de suisse alémanique, Fraülein Trappler donc, avait étudié en Corse et s’était prise d’amitié pour Mme Secondi. Une fois retournée à Basel Schtadt, elle tomba amoureuse du sieur Beauregard qui lui donna une petite fille, Nadège. Bâle  était situé aux confins de la Suisse, de l’Allemagne et de la France, et bien que cette ville ne soit qu’un trou (toujours mort de rire, je ne m’en lasse pas), cela permettrait plus tard au jeune légionnaire démobilisé, de choisir une ville et un pays d’accueil. Paul était devenu ami avec la petite jeune fille de la famille, une certaine Nadège. Il lui appris le poker en douce. Et ses cours lui profitèrent longtemps! Paul avait fait exploser le chiffre d’affaires de la SA Beauregard, jusqu’à créer un festival qui perdure à l’époque où j’écris ces lignes. Il allait bientôt partir et se créer un chez-lui…

Reconnaissants, les Beauregard et leur fille, décidèrent d’appeler désormais ce festival, le Festival Paul Beauregard!

Un jour, Mme Beauregard née Trappler, reçut sa sœur et sa nièce Carole. Paul fut invité à partager la fête en l’honneur de la venue de ces dernières. Ils dégustèrent tartes, gâteaux et vins blancs de la Moselle et du Rhin. Paul papillonnait entre les sœurs Trappler, (M. Beauregard était absent) la jeune Nadège et la trop jeune Carole. Un vrai cœur d’artichaut comme lui avait dit le capitaine Fournez !

 

Paul s’installa rapidement dans les environs de Belfort, aidé en cela par Mme Trappler sœur, qui était rentière et maman d’une jeune fille rusée! Elles lui trouvèrent une charmante maisonnette, non loin de leur propre demeure. Il reçut un jour un paquet contenant un livre dédicacé de son ami Doyle. Il comprit alors quel était l’objet de toutes ces notes qu’il avait prises dans sa cabine, sur le bateau, pendant que lui, jouait à « qui boit perd » et « qui perd reboit » et à « qui a rebu reboira » avec le capitaine Fournez. Paul2A resta en contact avec toutes ces personnes qu’il rencontra au cours de ses pérégrinations. Il est en goguette de temps à autres avec le fils Fournez. Tantôt à La Rochelle, tantôt sur la côte! On les aurait vus trainer ensemble entre l’entrée du Carlton et les poubelles du Martinez, samedi 29 septembre 2012… Il joue au poker en ligne avec Isa38, Nadège et d’autres encore, mais il n’a plus le droit de jouer des sommes supérieures à 10€, compte tenu de son edge, supériorité qu’il possède sur chacun d’entre nous. Elky compris! C’est pourquoi il fait souvent des petits tournois humbles mais d’un bon rapport, avec Charly, un copain de java ou de régiment? Il vit en tous cas très confortablement du côté de Belfort, où il dirige la succursale Beauregard et fait fructifier les quelques millions de dollars engrangés à l’époque du . COM…

 

 

 Un jour, il reçut par un canal inhabituel, une missive disant : « Il est temps de payer vos dettes. Johnny N’Guyen arrive à Roissy, demain à douze. zéro-zéro- » Inutile de se demander par quel canal ce billet était arrivé. Cela puait le Général BRD…Soit disant retraité du 2° Bureau, puis du SDECE puis de la DGSE… Ces zombies là ne meurent jamais avait-il coutume de dire.

 

Il alla donc attendre le jeune Johnny, et fut tout étonné de le voir débarquer d’un avion en provenance de Dallas (Texas). Le jeune homme était déjà aguerri et était passé par la case « US-Brunson ». Il avait déjà été engagé sans piston ni l’aide de quiquonque par une room de poker frenchy grâce à ses propres talents.

Le hasard a voulu que Johnny et Carole se retrouvent dans la même Team et le même groupe de poker pro. Paul fut le lien entre toutes ces personnes! Toutefois, il restait perplexe et voulait retrouver son ancien capitaine. Il fallait qu’il lui prouve que lui aussi, quand il voulait, il pouvait retrouver quelqu’un. Il activa tous ses réseaux envoya des photos partout et ce fut une surprise quand son pote Charlie BPOKP lui adressa par mail cette photo et les coordonnées de l’ex capitaine!

Chacun le reconnait sur la droite, mais depuis la publication de cette photo et de la biographie complète de Paul, le général BRD aurait disparu. Les milieux autorisés laissent planer un doute quant à l’éventuelle vengeance en cours de l’agent chinois Maï…D’où sa mise sous protection pendant quelques années…

 

 

 Cliché pris au téléobjectif par un admirateur de Paul2A. Il semblerait que le jeune homme à sa gauche, soit le fils de l’ex capitaine Fournez, aujourd’hui Grand Amiral à la Direction des Transports Maritimes et Fluviaux. Arnaud serait un excellent joueur de poker…

 

 au revoir Paul, reviens-nous vite! tu nous manques…

tu as l’air plus vieux qu’en partant à Cannes?