Chaque patron de room ou d’entreprise est libre des critères d’engagement de tel salarié ou représentant. Nul ne songerait (encore) à leur contester ce droit divin. En revanche, chacun d’entre nous a peut être son idée sur la question. Et comme chacun se plait souvent à le dire (pas toujours à l’entendre), de la discussion jaillit la lumière. La lumière sera-t-elle? A suivre…

Bon, c’est sûr que certaines rooms emploient du « courant faible », de la basse tension! Il faut leur laisser le temps… Certaines sont restées encore en 110v, d’autres se sont mises au goût du jour et pratiquent ce qui se fait de mieux en matière d’ampoules, inusables et tout et tout… Certaines autres, à la pointe du progrès, utilisent les énergies renouvelables. Alors je vous vois venir! Des noms, des noms…Je n’en citerai qu’un, qui est au top de tous les critères, mais cette liste est bien entendu loin d’être exhaustive. Je ne suis pas foncièrement mauvais! Je citerai Davidi Kitaï, au hasard, même si lui, n’a pas été recruté au hasard!! Il est belge? Zut, et après tout, tant mieux, je ne suis pas jaloux et n’en ferai pas! (je l’espère).

Et il ne laisse à personne le soin de confondre : lorsqu’il est assis à une table francophone et qu’on lui demande : « french? » Il répond comme Hercule Poirot, « no, from Belgium ».

Donc certaines rooms, pour revenir à leurs moutons, pratiquent encore le népotisme. Bof, cela s’est toujours fait, de l’Elysée aux services d’entretien de la ville de Marseille. (Paris pour les jaloux). Alors pourquoi ne pas pomper sur l’état? Vous en avez peut être profité, nous en avons usé, difficile de faire la part des choses entre cœur et gestion. Et puis, il y a la manière classique. L’embauche Trempoline, celle qui coûte le moins cher aux rooms mais qui coûte le plus cher à leurs actionnaires. Alors quest-ce que « l’embauche Trempoline »? C’est un engagement au sommet du rebond, c’est à dire que la room attend qu’une ou un jeune (de préférence) fasse une perf, puis la room en question vient la/le voir mine de rien et lui susurre ; « t’as de beaux yeux tu sais? ». Premier effet, le jeune est séduit, son égo est flatté, il se reconnait dans une marque qu’il croyait faite pour un ou une autre… Second effet (Kisscool) la room n’a pas à engager des cabinets de recrutement ni à suivre les perfs de nos jeunes au jour le jour (ce qui demanderait un emploi dédié à temps complet)… La room va donc engager à ses conditions une personne qui fait des remous ou du bruit sur le moment dans son Landerneau. Donc, petite notoriété naissante renforcée par quelques communiqués de presse et le tour est joué! Dans 80% des cas, le jeune ne perfe plus, la room s’en sépare, adieu jolie Candy. Heureusement qu’il y a, parmi ces recrutés, des toutes bonnes et des tout bons!

Et alors me direz-vous? Comment c’est y ki faut faire? Hé bien dans tous les métiers, on ne recrute pas au hasard des performances. Au tennis, avant de passer seconde série, il ne faut pas avoir battu 1 joueur classé 15.3 mais au moins 3 joueurs en tête de 3° série. Le hasard est éliminé ou presque. Dans le monde des affaires, on n’engage pas un commercial avant de vérifier que le gros budget qu’il a en portefeuille n’est pas le frère du cousin de sa nièce… Et au poker, je ne suis pas seul à penser que ce n’est pas un gros tournoi « chatté » sur 30 engagements (si tant est que le joueur en question soit parvenu à s’offrir 30 buy in) qui fait le champion ou le futur champion. La distance… il faut tenir la distance. C’est pourquoi je pense, et je me fais le porte-parole de gens « qui n’y connaissent rien » (merci) mais qui ont un soupçon de logique, que notre discours est empreint de bon sens, cette qualité que d’aucuns avaient et qu’ils perdent régulièrement en cours de route, en cours de vie. Je me souviens d’un entretien avec Philippe Ktorza, qui lui, a largement confirmé son engagement au delà de toute espérance ; ce dernier me disait « que les jeunes pros engagés par telle ou telle room, ont bien du souci à se faire pour pour confirmer leur place : entre la variance et la chance, il leur faudrait plus du temps... » Propos à peine déformés mais qui restituent tout leur sens initial. Le temps, c’est précisément ce qui leur manque à ces jeunes recrues! Et un job pour tenir!

Alors à ceux qui, en petit nombre, ont l’habitude de dire : « mais vous ne faites pas partie de notre petit monde », je réponds : « si, je fais partie du plus grand nombre. Celui des joueurs, pas celui des thuriféraires qui voudraient en vivre. » Oui, il y a nombre de jeunes et moins jeunes espoirs en France. Chacun sa méthode pour parvenir à les aider en s’aidant soi-même. Il y a la Star Ac’, la Maison du Bluff, et bien d’autres possibilités encore de parvenir à chatter la win, mais je pense sincèrement que le meilleur recrutement possible pour un joueur de poker en devenir, (tout comme les stars de demain sont recrutées dans les écoles de théâtre ou les mannequins dans la rue), reste les visites et les entretiens personnalisés dans les Clubs, les Associations et/ou les tournois live de France (et de Bretagne). Mais pour les repérer, il faut y aller! Nous, on faisait comme ça! Mais c’était avant…