2 grosses bosses

2 grosses bosses. Ils se réveillèrent avec 2 grosses bosses et un solide mal de tête! Leurs mains et leurs pieds étaient libres de leurs mouvements. Un sacré plus pour eux, qui se levèrent et commencèrent à inspecter leur geôle. « Tiens, en parlant de geôle, je prendrais bien un coup de gnôle » marmonna Paul en se frottant la tête. « Une gueule de bois, oui! Mais avec du mijiu, du chouji ou du choujiu, pas avec une matraque » (Ces souvenirs indochinois ont été rapportés très fidèlement par le capitaine Brduke, et consignés dans les rapports de l’aspirant-médecin Karrabin). Ils s’aperçurent vite qu’ils étaient dans une sorte de sous-sol, éclairé par un soupirail qui donnait sur une cour, de laquelle ne filtrait aucun bruit. Après inspection, ils déterminèrent vite que ce local  servait de débarras à un ancien bar-brasserie… Il y trainait des publicités lumineuses pour les sodas à la mode (pschitt-citron) ou apéritifs en voque (cynard, Pernod, Dubonnet) des baby foot hors d’usage (du genre des équipes de Bastia ou Ajaccio), des flippers démontés, des pistes de 421, des jeux de cartes en pagaille, des dés et un fatras indescriptible de vieilleries qui auraient fait le bonheur d’un brocanteur breton. Ou corse. Ou mandchou.Voire sino-finnois ou nippon-créole etc…

La charmante jeune femme qui avait regardé langoureusement Paul, ouvrit la porte avec une énorme clef du genre prison moyenâgeuse. Tout le contraire de l’hôtel Nikko! Elle était cette fois vêtue à l’européenne, pantalon Elastis noir, col roulé et bottines noires. Elle se déplaçait comme un félin. Un véritable panthère. Ses cheveux de jais luisaient et retombaient en cascade sur son cachemire triple fil noir mat. Elle avait noué un carré Hermès également noir mat et brillant, avec une tête de mort en réserve apparente. Quand Paul s’en aperçut, il lui dit : « Peuchère, avec un foulard comme le vôtre, mademoiselle, qui me rappelle la Corse, vous ne pouvez pas être foncièrement mauvaise! hé? »

Elle répondit : « Taisez-vous,  soldat d’opérette. Dans votre île laide et minuscule, vous parlez aux femmes comme vous le voulez, mais ici, c’est moi qui commande. Vu? »

Paul, qui n’avait pas l’habitude d’être ainsi traité, ne tint pas compte des signaux que T2off lui adressait discrètement, lui faisant comprendre de se taire et d’obéir. Il répondit aussitôt : « Hé, toi la radasse, tu me parles encore.. » Bing! Elle l’avait à peine effleuré, que le grand Paul se retrouva sur le cul, coccyx en bouillie bordelaise! Il comprit tout de suite pourquoi ils n’étaient pas attachés. Bon, les arts martiaux n’entraient pas dans sa range d’atouts à lui. ok, la ruse s’imposa donc. Il fit semblant d’avoir la cheville foulée, prit son mocassin et d’un geste ferme, le balança à la figure de la chinoise Ninja! « Tiens, bouffe ma petite! Et ne viens plus dire que mon île est autre chose que l’île de Beauté ». On entendit un feulement sortir de sa gorge, elle se mit en position d’attaque, elle allait se détendre lorsqu’un cri strident les fit sursauter puis les immobilisa tous les trois, suivi d’une phrase brève, mais prononcée d’un ton sans réplique.

L’agent chinois, atteint pas un mocassin de Paul.

Ce qui signifiait très précisément « Jeune palombe née un matin d’avril sous un oranger, comme il serait navrant que vous laissiez votre colère déborder le cadre de notre mission et altérer l’excellente humeur de notre grand Timonier. Soyez gentille, Maï, réfrénez votre patriotique ardeur et ne vous abaissez pas à répondre à ce sous-valet du capitalisme occidental » J’ai tenté de traduire le plus simplement possible, cette mise en garde très aimable d’un supérieur à son subordonné. Maï, (nous avons donc appris qu’elle se prénommait ainsi), restait en position d’attaque, incapable de faire un geste. « altérer l’excellente humeur du Timonier, fleur d’oranger ou pas, signifiait une balle dans la nuque, balle qui serait facturée à sa famille  bien entendu! Elle se décida à revenir en position de calme apparent. L’officier  lui donna ensuite un ordre en chinois. Elle s’éclipsa et l’officier s’adressa aux 2 agents franco-américains : 

Ce qu’il ordonna à la jeune Maï, est vraiment très cru! Très bref. Une traduction édulcorée, (à usage du dauphin), serait la suivante : « jeune pousse de bambou sauvage, toi dont les cheveux ont les fragrances mêlées des fleurs de kumquatiers les plus blanches et du plaqueminier ruisselant de chair des kakis les plus mûrs, veuille bien aller te dévêtir et m’attendre comme une épouse aimante, dans ma confortable couche de feuilles de palmiers ».

« Quant à vous, valets de l’impérialisme, je vous propose un marché. Dites-moi l’objet de votre mission. Je vous affirme qu’en plus, je connais votre réelle mission. Nous savons tout. Je vous demande de me la confirmer. Elle ne doit pas être si importante que cela! Je vous aiderai si vous m’aidez en retour. Je suis heureux de vous apprendre que cette fois-ci, nos intérêts ne sont pas directement opposés. Je rentre ce soir à Pékin. Je ne serai de retour que dans 30 jours. Ne tentez pas de vous échapper, Maï a l’ouïe plus fine qu’un coyotte des rizières de mon oncle Chang Ben’z. Elle est plus forte que les grizzlys des montagnes tibétaines les plus reculées ».

Sur ces paroles, il leur tourna le dos, ferma la porte à clef et ils purent entendre son pas décroître pendant qu’il remontait l’escalier de bois.

Paul regarda son homologue américain et lui dit : « putaing, ils doivent me croire morts en France! et toi l’ami? »

Doyle Brunson, jeune

T2off : « Well, moi, ils connaissent que pour avoir mon peau, le chinoise devait être une vraie wonder-woman, mais sûrement pas un Barbie en chiffonade. Je proposai à toi, que nous présentions nos vrais personnages okay? My name is Doyle Brunson. Je suis du Texas. Ancien joueur de basket, maintenant je joue au poker et toi »?

Paul : « Moi, hé bé, je joue aux cartes aussi, on appelle ça le « puant » ou le pouilleux. C’est mon capitaine qui m’a appris! Le basket, tu sais en Corse, on n’aime pas courir après les ballons. Alors on achète des joueurs dans d’autres clubs, sur le continent, et on les encourage à courir. Mon nom, c’est Paul. Paul Secondi! Et je suis de Fozzano! »

Doyle : « Fozzano? C’était qui? Un croquette di fromage de chevrette espanol? »

Fozzano? fromage espagnol? lol

 

 

 

Part 4 à suivre : l’apprentissage. Sortie sur tous les bons blogs le 1/10/12